Mardi 1er mars 2016 Vente Voyage en Orient "L'intérieur Oriental de Monsieur F. et divers"

Base du reliquaire d’Abydos de la collection du Dr Fouquet du Caire.
Il affecte la forme d’un cylindre évidé en sa partie centrale et orné à l'extérieur de quatre protomés de lions dressés, placés dos à dos.
On y joint trois autres bases du reliquaire abydénien surmoulées à partir de celui-ci et provenant de la même collection.
Bronze.
Fissure à la tête d’un lion et reprise de la patine interne de l’oeuvre.
Égypte, Basse Époque.
Hauteur : 10,8 cm

Ancienne collection du Dr Fouquet du Caire, acquis en 1894 des antiquaires Soliman et Dinglé (selon P. Perdrizet et É. Chassinat).
Vente de la collection du Dr Fouquet du Caire, Paris, 12-14 juin 1922, n° 119.
Collection particulière, resté dans la descendance familiale.

Publications :
P. Barguet, La base du Reliquaire abydénien dans Revue d’Égyptologie, Paris, 1952, pp. 153-155.
P. Perdrizet, Antiquités de Léontopolis dans Monuments et Mémoires, Fondation Eugène Piot, tome 25, Paris, 1921-22, pp. 349-385 et plus précisément p. 376-378.
É. Chassinat, Les Antiquités égyptiennes de la Collection Fouquet, Paris, 1922, pp. 6-19, n° 20-23.
Collection du Docteur Fouquet du Caire, catalogue de vente, A. Sambon expert, Paris, 12-14 juin 1922, n° 119, pl. VI (illustration de l’un des quatre).
Dans la mythologie égyptienne, Seth, après avoir dépecé le corps de son frère Osiris, dispersa les morceaux à travers tout le pays. Isis, l’ayant appris, monta sur une barque afin de les chercher. Selon Plutarque (traité d’Isis et d’Osiris), à mesure qu’Isis trouvait une partie du corps d’Osiris, elle lui élevait un sépulcre dans le lieu même ; et c’est pour cela qu’on voit en Égypte plusieurs tombeaux d’Osiris. D’autres disent qu’elle fit faire plusieurs représentations d’Osiris et qu’elle en donna une à chaque ville, en leur faisant croire que c’était le corps même de ce prince. Ainsi, plusieurs cités revendiquaient un morceau du corps divin ; Abydos en détenait le chef.
Celui-ci était conservé dans un reliquaire souvent représenté sur les reliefs des temples et les peintures funéraires (sarcophages, papyrus). Il se composait d’une corbeille de joncs tressés surmontée des hautes plumes, fichée sur une hampe dont la base spécifique était ornée de quatre protomés de lions.
Seuls deux autres exemplaires de cette base sont répertoriés. L’un est conservé au musée du Louvre (Inv. E 11072, H. 14,6 cm), en diorite, acquis en 1908 de Soliman, par l’intermédiaire de l’antiquaire Cassira et d’Émile Chassinat (Perdrizet, 1921-22, p. 378). L’autre, également en diorite (H. 8,6 cm), a été acheté par le Dr Fouquet à Dinglé (cat. de la vente Fouquet, juin 1922, n° 25, puis marché parisien ca. 2000).
Le monument présenté, également de la collection du Dr Fouquet (achat en 1894 et considéré alors comme un pied de meuble ), proviendrait, selon Perdrizet et Chassinat, de Léontopolis (provenance non certifiée aujourd’hui) : Il a été trouvé à Léontopolis des pieds de ce genre, faits soit en bronze, soit en pierre dure. Quatre en bronze identiques (h. 0m110) : cat. de la vente Fouquet, n° 119, pl. VI. Le docteur avait acquis de Soliman les deux plus beaux, et dédaigné les deux autres ; sur les conseils de M. Golénichef, pour avoir l’ensemble, il les acheta, un peu plus tard, de l’antiquaire Dinglé, à qui Soliman les avait cédés. Les quatre exemplaires doivent être sortie du même moule et avoir décoré les quatre pieds d’un seul et même meuble. (Perdrizet, 1921-22, p. 377). Il apparaît aujourd’hui que seul un des quatre est authentique, les trois autres étant des surmoulages, faits pour compléter un soit disant ensemble mobilier.
5000/8000€
 
Expert : Christophe KUNICKI

Renseignements :
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