Coffret contenant deux paires de pistolets. Ayants appartenu - Lot 31

Coffret contenant deux paires de pistolets. Ayants appartenus à Jacques-Thomas Sarrut, Général de la révolution et de l’Empire. Baron d’Empire. Paire de pistolets d’arçons à silex par Boutet à Versailles. Platines à corps plats ciselées et chiens en col de cygne. Elles sont signées «Manuf A Versailles » en lettres cursives. Canons lisses octogonaux. Poinçons aux tonnerres « CB » et « NB » et grenade ciselée. Ils sont signés « BOUTET DIRECTEUR ARTISTE » sur le pan supérieur. Crosse en noyer quadrillé et garnitures fer. Les calottes sont gravées au chiffre « TJS » pour Jacques-Thomas Sarrut. Pièces remises en couleur, baguettes rapportées. Bonnes mécaniques. Longueur totale : 40 cm. Armes de catégorie D Paire de pistolets de gousset, Manufacture de Versailles. Numérotés 1 et 2. Système à silex et balles forcées. Canons montés à vis, enrichis d’une frise à la bouche. Coffres ciselés de décors géométriques et rinceaux en suite des batteries. Ils sont signés « Manufre /De Versailles ». Détentes ployantes ciselées et chiens à motifs de têtes de serpents. Crosses à l’écossaise sculptées à décor d’écailles et rinceaux. Pièces remises en couleur, Bonnes mécaniques. Longueur totale : 15 cm. Armes de catégorie D Coffret moderne garni de feutre vert et compartiments. Il contient un nécessaire de tir : Moule à balles, moule à balles/ clé pour les pistolets à balle forcées, deux maillets, baguettes de chargement/ nettoyage, huilier, tournevis, poire à poudre. 54/35/9 cm. Jacques-Thomas Sarru 1765-1813. Né le 16 août 1765 à Canté, au cœur de l’Ariège, Jacques-Thomas Sarrut ne semblait pas prédestiné à une carrière militaire. Fils d’un bourgeois du Sud-Ouest, il reçoit une éducation sérieuse dans les séminaires de Pamiers et de Toulouse, où il s’intéresse particulièrement aux mathématiques. Mais déjà, derrière les chiffres et les livres, il rêve d’aventures et de gloire. À 17 ans, en 1782, il troque les bancs de l’école contre l’uniforme, en s’engageant comme simple soldat dans le régiment de Picardie. Il entre dans l’armée de l’Ancien Régime alors à son crépuscule, sans se douter qu’il allait traverser les heures les plus tourmentées de l’histoire de France. Quand la Révolution éclate, la vieille armée vacille, mais Sarrut, lui, s’élève. Volontaire, courageux, il progresse vite : capitaine, puis aide de camp de Drouet, il participe à la campagne de France et se distingue à Jemappes. La République, avide de talents nouveaux, reconnaît vite sa valeur. Il devient chef de brigade en 1794, à seulement 29 ans, après s’être illustré au siège d’Ypres. À la tête de ses hommes, il sillonne les champs de bataille d’Europe, forgeant sa réputation dans la fureur des combats. Lorsque Bonaparte s’empare du pouvoir, Sarrut fait partie de ces hommes loyaux que l’Empereur garde à ses côtés. En 1803, il est promu général de brigade, récompense d’une décennie de bravoure. Il combat à Jena en 1806, puis traverse l’France et le France pendant la terrible guerre d’France. À chaque bataille, Bussaco, Fuentes de Oñoro il mène ses troupes avec discipline, tenant la ligne face à l’infanterie anglaise. En 1810, Napoléon le fait baron d’Empire, un titre qu’il accepte sans ostentation. Deux ans plus tard, il devient général de division. C’est l’apogée de sa carrière, mais aussi le début de la fin. Le 21 juin 1813, près de Vitoria, dans le nord de l’France, les tambours résonnent une fois de plus. Les forces françaises sont acculées. Face à l’armée du duc de Wellington, Sarrut dirige une contre-attaque désespérée. Le combat est acharné. Les balles sifflent. Il est atteint en pleine poitrine. Transporté, mourant, dans un hôpital de fortune tenu par les Anglais, il s’éteint cinq jours plus tard, le 26 juin 1813. Le nom de Jacques-Thomas Sarrut est aujourd’hui gravé sur l’Arc de Triomphe, parmi ceux qui ont donné leur vie pour la France. Provenance : Par descendance jusqu’à ce jour.