Lot n° 43
Estimation :
1500 - 2000
EUR
Louis Antoine Henri de Bourbon-Condé, duc d'ENGHIEN (1772-18 - Lot 43
Louis Antoine Henri de Bourbon-Condé, duc d'ENGHIEN (1772-1804). L.A.S. « LAhdB », Ettenheim dimanche 24 au soir [août 1800], à son grand-père le prince de CONDÉ, « en son quartier général à Überlingen » ; 1 page et demie in-4, adresse « avec cachet de cire rouge aux armes (cachet de la collection Crawford).
Très rare et belle lettre, répondant à la lettre (jointe, voir ci-dessous) de son grand-père, qui voulait marier le duc d'Enghien à une princesse de sang royal. Le duc d'Enghien refusa tous les partis qui lui furent offerts, étant engagé à Charlotte de ROHAN, qu'il épousa secrètement en 1802 à Ettenheim.
Il a lu et relu « la lettre touchante et pleine de sensibilité que vous avez eu la bonté d'écrire à votre enfant, cher papa : à votre enfant, contre lequel vous devriez être en colère ; auquel vous devriez parler avec une sévérité qu'il mérite, et que vous traitez, même en ce moment, avec la même bonté que vous avez toujours eu pour lui. Ah s'il étoit un moyen de vaincre la répugnance excessive que je conserve pour ce que vous désirez de moi, combien celuila seroit assuré du succès ; combien cette aménité cette tendresse cette bonté seroit faite pour me décider surlechamp ; combien si j'avois encore hésité, les conseils de cette personne dont vous me parlez qui mérite, je ne crains pas de vous l'avouer, le sentiment tendre et profond que j'ai pour elle, auroient décidé toutes mes incertitudes. Eh bien, cher papa, pardonnez (votre lettre qui ne contient pas heureusement un ordre absolu me permet encore d'espérer vous fléchir) […] je n'ai pas été ébranlé un moment ; ma répugnance est la même, mon vœu le mêmme, ma prière que je vous réitère la même. Au nom de l'amitié, de la tendresse, des bontés que vous avez toujours eue pour moi, cédez à ma demande ; que je vous suive partout, que je reste près de vous, avec vous, je vous en prie à genoux. Je tremble de vous offenser, je tremble d'irriter un père que j'aime, j'attends, je crains, j'ose à peine espérer… mais je n'en conserve pas moi dans mon cœur les sentiments d'amour et de respect que je dois et que je trouve bonheur à conserver pour un père tendre et sensible »…On joint la L.A.S. de Louis-Joseph de Bourbon, prince de CONDÉ (1736-1818), Ponting 9 août 1800, au duc d'Enghien (1 page in-4). « Mon cher ami, je ne puis plus differera continuer mes demarches a N., sans donner un pretexte de les faire echouer, mais vous sentez que je ne puis y donner suite, que si je suis sûr de ne pas eprouver le desagrement, qui deviendroit un tort pour vous, de me voir desavouer par vous-même ; je ne vous repeterai point tout ce que je vous ai dit, soyez sûr qu'il resultera de cette alliance honorable, si je puis reussir, le plus grand avantage pour vous ; hé Grand Dieu, a qui pouvez-vous vous en rapporter plus qu'a moi, de ce qui peut assurer votre bonheur ! a moi qui ne suis occupé, depuis le matin jusqu'au soir, que de votre gloire, de votre consideration, de votre existence, de votre aisance, en cas que nos malheurs se prolongent ; rendez-moi donc justice, mon cher ami, fiez-vous entierementa moi, pour ce qui convient a votre naissance, a votre position, a votre felicité future,, et mandez-moi, si je puis suivre, avec sureté, une negociation que je n'ai entrepris, que par ma tendresse prevoyante et clairvoyante, pour mon enfant bien aimé ». Les deux lettres portent le cachet de la collection Crawford ; des commentaires (en partie erronés) ont été écrits en tête des lettres.On joint aussi un portrait du duc d'Enghien ; le manuscrit d'un Oraison funèbre du duc d'Enghien, prononcée à Londres, en la chapelle catholique de St Patrick, le 26 avril 1804, par l'abbé de BOUVENS (cahier in-4 de 13 ff) ; la brochure du général HULIN, Explications offertes aux hommes impartiaux… au sujet de la commission militaire instituée en l'an XII pour juger le duc d'Enghien (Paris, Baudouin, 1823, in-8).
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