Jean-Baptiste KLÉBER (1753-1800) général.... - Lot 361 - Rossini

Lot 361
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Jean-Baptiste KLÉBER (1753-1800) général.... - Lot 361 - Rossini
Jean-Baptiste KLÉBER (1753-1800) général. Manuscrit en partie autographe, [fin 1793-début 1794] ; 13 pages et demie in-fol. montées sur onglets, reliure moderne demi-maroquin havane (quelques petits manques, réparations). Notes sur les événements qui ont suivi la levée du siège d'Angers jusqu'à la bataille de Savenay, à la fin de la virée de Galerne, du 16 frimaire au 6 nivôse II (6-26 décembre 1793), sous forme de notes chronologiques pour ses Mémoires.Les feuillets sont numérotés de 1 à 8, avec une pagination ultérieure à l'encre rouge (129-144). Cette narration fut probablement dictée par Kléber à son aide-de-camp, Jean-Baptiste-Alexandre Strolz (1771-1841), avec des corrections autographes, et un feuillet de sa main (p. 139-140) ; certaines notes ont été biffées, après avoir été développées. Le récit est tantôt à la première personne (« Ce même jour ma destitution fut envoyée par le ministre Bouchotte »…), tantôt à la troisième personne (« 18 frimaire. Le gal Kleber a ordre de rester à St Matthieu »… L'époque correspond aux semaines qui suivent la défaite des républicains à Antrain, et à leurs victoires au Mans et à Savenay (12-13 et 22-23 décembre). En voici quelques extraits. « Ce même jour [15 frimaire] ma destitution fut envoyée par le ministre Bouchotte au gal en chef Rossignol, ainsi que celle de Marigny et du gal Haxo ce der resté sur la rive gauche de la Loire. Marigny évita cette disgrace en se fesant tuer d'un boulet de canon dans les environs de Durtal […] Carrier qui avait suivi toute la conduite du gal Haxo ne permit pas que sa destitution lui fût remise, et on n'osa me communiquer la mienne probablement dans la crainte que je n'eusse un fort parti parmi les chefs de l'armée de Mayence, et même parmi les soldats »... Promotion de Marceau, commandement en chef par intérim de l'Armée de l'Ouest par Kléber, avec mission de poursuivre les rebelles en attendant l'arrivée du général Turreau… Évocation des « 300 brigands malades ou blessés morts ou moribonds » au Collège des Jésuites de La Flèchhe, qui périrent « faute de soins, et on les enterra successivement à la Flèche (note en marge d'Hippolyte de Châteaugiron [alors aide de camp de Marceau] : « ils furent tous massacrés le jour même et jettés dans la rue où je les ai vu »). Plus de 12 000 femmes, prêtres ou autres personnes hors d'état de combattre avaient suivi les brigands ; leurs chefs se servaient dans les boutiques… Marceau, Westermann et Kléber convergèrent au Mans, où malgré les traverses dans les rues, « Vesterman culbutte tout, fait de ces scelerats un horrible carnage et les pousse jusque sur la place de la ville. Marceau fait occuper aussitôt toutes les rues qui y aboutissent, fait occuper les routes de Savenai, de Tours, de Vendome jusqu'à la rivière de Huine, et se propose de passer la nuit dans cette position, en même tems qu'il m'envoya ordre d'evacuer avec ma division. Je reçois cet ordre mais j'apprends en même tems que la colonne de Miller en pleine deroute se sauvait à toute haleine sur Fouilletourte je ne crus donc point prudent de filer avec la mienne à travers ces fuyards »… Sous la pluie, il fit allumer des feux pour attirer des soldats débandés, et s'étonna de découvrir les généraux Miller et Legros avec leur état-major à la tête de la déroute. Les représentants Prieur, Turreau [cousin du général] et Bourbotte rencontrèrent Miller à l'entrée de Foulletourte, et « Prieur dans son emportement accable non seulement de sottises le gal de division Miller, mais lui appliqua encore quelques coups de plats de sabre. Ce procedé indû était sans doute bien mérité, mais ce qui étonera éternellement c'est que cet homme fut continué dans son commandement »… Kléber raconte un entretien qu'il eut à Derval, le 30, avec une ravissante rebelle faite prisonnière, à qui il prodigua des gestes et des mots protecteurs, puis poursuit sa relation de la marche sur Blain et Savenay. « Le pas de charge se fait alors entendre partout : Canuel culbute l'ennemi sur la gauche, Marceau sur le centre et moi sur la droite. Le cri de vive la repque retentit dans les airs, les brigands fuient et tombent sous le fer des republicains : les canoniers enemis sont égorgés sur leurs pieces ; on traverse Savenay chaque colonne prend une direction differente à la poursuite des rebelles. Le carnage devient horrible, on ne voit partout que des piles de cadavres, une grande partie va se noyer dans les marais du Montoir : le reste se jette dans les bois ou bientôt, ils sont découverts tués ou faits prisonniers. Équipages canons, ornements d'eglise, papiers relatifs à leur administration, tout tombe en notre pouvoir, et pour cette fois la défaite de l'enemi sa destruction est certaine »… Etc.Ancienne collection du marquis Hippolyte de CHÂTEAUGIRON (15-30 octobre 1851, n° 975 ; notes de sa main sur le document).
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