François-Antoine BOISSY D'ANGLAS (1756-1826)... - Lot 250 - Rossini

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François-Antoine BOISSY D'ANGLAS (1756-1826)... - Lot 250 - Rossini
François-Antoine BOISSY D'ANGLAS (1756-1826) conventionnel (Ardèche) et homme politique. MANUSCRITautographe (fragments) ; 47 pages in-4 (quelques déchiffrages marginaux au crayon). Notes pour ses mémoires sur le procès de Louis XVI. Le décret qui a ordonné la mort de Louis « doit etre mis au rang des plus grandes calamités qui ayent pu frapper la France, cette mort a mis entre eux tous ceux qui la votèrent, et dès ce moment la majorité fut acquise au parti jacobin, […] les vrais républicains durent se couvrir la tête de leur manteau ou se retirer. Kersaint le fit et il eut raison »… Il rappelle quelques moments critiques : l'ébranlement de la Convention devant le vague de la plupart des chefs d'accusation, la hâte des Jacobins, des débats violents, Marat, Duhem et Merlin rappelant que « le sang de tant de patriotes immolés demandait vengeance, que Louis était convaincu et qu'il ne devait quitter la barre que pour aller à l'echaffaud »… Remarques sur le choix d'un défenseur (Target, Tronchet, De Sèze, Malesherbes), sur les séances orageuses et intimidantes de la Convention, avec Robespierre, Barbaroux, Danton, Barrère, Louvet, Brissot, Condorcet, Pétion… Motifs divers pour vouloir la mort de Louis, et caractère insoutenable de l'appell au peuple défendu par les Girondins : « c'était l'anarchie organisée, c'était le signal de la guerre civile, c'était la revocation peut-être du decret qui avait proclamé la republique, les orateurs de la Montagne ne manquerent pas de le faire sentir, Barrère surtout »… Il parle de la nature hétéroclite des crimes et délits imputés au Roi, dont certains passés pendant qu'il était captif et tous antérieurs à l'acceptation de la constitution et à l'amnistie ; les pièces de conviction furent « insignifiantes pour la plupart ou etrangeres à Louis, elles manquaient pour la plupart d'authenticité »… Détail saugrenu : on débattait de l'audition d'un pétitionnaire en faveur de la liberté des théâtres lorsque « s'éleva une voix superieure au tumulte et le dominait par la vehemence c'était celle de DANTON, revenu de la Belgique le matin meme expres pour voter contre Louis, il est bien question de comedie s'ecria-t-il, le peuple s'impatiente »… L'appel nominal sur la question de quelle peine infliger à Louis dura 24 heures… De SÈZE le défendit éloquemment ; l'un de ses derniers mots excita la Montagne, silencieuse jusqu'alors : il dit « le peuple voulut la liberté et Louis la lui donna » ; on trouva que le peuple l'avait conquise… Dès que Louis et ses défenseurs quittèrent la barre, mille voix féroces explosèrent pour demander son jugement et s'opposer à la publication du plaidoyer de la défense. Un seul homme « osa faire entendre avec le courage et l'eloquence de la vertu, la voix de la justice, ce fut LANJUINAIS, Lanjuinais qui dans toutes les circonstances ou il a été necessaire de les invoquer a reclamé les eternels principes de l'equité politique et des droits de la nation, et malgré les huées et les menaces il s'ecria… &c. »… Boissy d'Anglas distingue dans le tumulte les voix de Vergniaud, Brissot, Robespierre, Lepelletier, Barras, Gensonné, et le peintre Bozeappelé à la barre comme témoin ; le lendemain, divers incidents firent suspendre la délibération, les Jacobins épouvantèrent les faibles qui composaient la majorité, on parlait de rassemblements d'assassins et de brigands dans Paris, et de la pièce L'Ami des loix, « sorte de Tartuffe politique » contre les faux patriotes et « les disciples infâmes de Marat »… Enfin, au moment du vote, « l'abbé SIEYÈS qui opinait après des representans qui avaient cru devoir motiver leur indulgence par de longues declamations dit avec humeur ses seules paroles la mort… sans pleurer… D'Orléans prononça aussi ce mot terrible, ce fut le seul moment de cette longue seance ou l'on entendit des murmures »… Contestation du vote tardif « contre la mort », de Duchâtel, apporté « presque mourant », « la tête enveloppée de linges »… Demande de surseoir au jugement de la part du chargé d'affaires d'Espagne… Demande à être entendus de la part des défenseurs : ils le furent, mais seulement après que le président eut prononcé « le fatal resultat »… Le lendemain matin, on vint chercher Louis : « avant de partir il voulait remettre à l'officier munip. J. Roux un testament, et celui-ci lui dit je ne suis pas venu ici pour recevoir votre testament mais pour vous conduire au suplice »… Boissy livre en conclusion des réflexions sur LOUIS XVI « dont la vie sans etre exempte de blâme, meritait une autre fin, ses vertus […] appartenaient a son cœur et ses fautes etaient le tort de ceux qui l'environnaient de la mauvaise education qu'il avait reçue, et du rang pour lequel il s'est destiné ». Il avait l'âme droite, l'esprit juste, les vertus des particuliers plutôt que des rois, de l'instruction appuyée sur la mémoire (géographie, histoire, langues étrangères), « qui devient nulle pour la raison ». Timide et embarrassé au Conseil et avec ses ministres,
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