Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL... - Lot 178 - Rossini

Lot 178
Aller au lot
Estimation :
700 - 800 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 650EUR
Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL... - Lot 178 - Rossini
Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL (1751-1830) député de la noblesse de Paris aux États-Généraux ; arrêté après le 10 août, il réussit à quitter la France pour l'Angleterre et se proposa de défendre Louis XVI à son procès ; il avait lutté pour réhabiliter son père, l'ancien gouverneur des Indes. 2 lettres dictées à sa femme, 16 et 19 juillet 1792, à la Princesse d'Hénin ; 10 pages in-4. Ces longueslettres relatent les événements du 14 juillet 1792 et les faits et geste du Roi et de la famille royale au cours de cette troisième célébration de la Fête de la Fédération. C'est pour que son écriture ne soit pas reconnue en cas d'interception, que Lally a dicté ces lettres à sa femme (Elizabeth Charlotte Wedderburn Halkett). Nous n'en citons que de courts extraits. « Le cortège était très imposant : un détachement de cavalerie ouvrait la marche, et puis une autre d'infanterie de troupes de ligne »… puis les voitures : « dans la troisième le Roi, toute sa famille et Mde de Lamballe, cinq cents grenadiers volontaires nationaux escortaient la voiture ». Le Roi « avait l'air calme d'une bonne conscience. La Reine avait la dignité qu'elle ne perdra jamais, mais on voiait sur son visage l'empreinte du malheur que son courage cherchait à dominer. […] Madame Elizabeth avait toujours l'air d'un ange. Madame Roiale présentait une tristesse intéressante, et le Dauphin était beau comme l'Amour ». La famillle royale paraît au balcon de l'École militaire où elle est acclamée, puis, lorsque le Roi s'avance vers l'autel de la Patrie, les cris se transforment en « Vive Pétion » et en cris de haine : « à bas l'Autrichienne, à bas Mr et Mde Veto, Pétion ou la mort »…On joint une très intéressante lettre de deux mains différentes, portant en tête « Mr de Gouvernet » (4 p. in-4), Paris 3 août [1792], racontant cette journée du 3 août, les réactions au Manifeste de Brunswick, l'agitation et la terreur causées par les Marseillais, et la demande de déchéance du Roi par Pétion… « les cinq cent Marseillais sont les maitres de Paris […]Quand commencera a agir le Duc de Brunswick - voila ce qu'il faut savoir. On dit que les chefs Jacobins sont entrainés malgré eux fort au-delà de ce qu'ils veulent. […] On ne peut pas se figurer l'état de malheur du château »...Lally annonce qu'une pétition doit se faire sur le Champ de Mars, « pour demander la suspension et peut-être la déchéance du Roi » et être portée à l'Assemblée afin d'avoir le décret séance tenante, sous peine de violences. « Les Marseillais s'étoient réunis la veille au palais roial à l'entrée de la nuit, & chantaient des chansons affreuses contre le Roi, la Reine & la famille roial au milieu des hurlemens de l'ivressee & de la fureur. Le Roi, la Reine & la famille ont veillés toute la nuit, s'attendant d'un instant à l'autre à être assiégés, forcés ou assassinés. […] Le Manifeste n'a produit aucune sensation dans Paris. Les aristocrates l'approuvent, les modérés en sont mécontents, et les Jacobins ne font qu'en rire. » Ce manifeste « auroit réuni les 19.20me de la Nation, s'il se fut borné à demander la liberté du Roi, & sa sortie de Paris accompagné de la garde » mais il ne fallait pas « exiger qu'on reçut à Paris une escorte autrichienne pour conduire le Roy aux frontières. Le Duc de Brunswick peut venir enlever le Roi, mais il ne peut pas espérer qu'on lui amène le Roy sur un manifeste datté de Coblentz »…
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue