Mathieu-Guillaume VILLENAVE (1762-1846) journaliste,... - Lot 67 - Rossini

Lot 67
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Mathieu-Guillaume VILLENAVE (1762-1846) journaliste,... - Lot 67 - Rossini
Mathieu-Guillaume VILLENAVE (1762-1846) journaliste, membre du Tribunal de Nantes, défenseur des Vendéens, il réunit une énorme collection d'autographes, en particulier sur la Révolution. L.A., [6] octobre 1789, à son oncle ; 8 pages in-4. Passionnant témoignage sur les journées d'Octobre 1789, relation vivantedes événements qui amenèrent la famille royale à quitter Versailles pour Paris. Il se hâte « de vous faire part de l'étrange événement qui vient de se passer ici ». Le régiment de Flandres, arrivé à Versailles, y a organisé un repas militaire. « Ce festin fut très pompeux, le Roi s'y présenta, avec la Reine et le Dauphin. « On y déchira des cocardes nationnales, on en arbora de blanches, il s'y tint, dit-on, des propos contre l'assemblée nationale et contre ce qu'on appelle le tiers », on y chanta des hymnes royalistes, etc. Ce repas fut traité d'orgie à l'Assemblée nationale, et « causa une fermentation incroyable dans Paris ». Mirabeau le dénonça, mais les aristocrates se réjouissaient de cette « contre-Révolution » et du refus du Roi d'accepter la Constitution. Pendant ce temps « le pain manquoit toujours à Paris » ; tout cela causa de grands mouvements dans Paris dès le dimanche soir. On arracha les cocardes noires « à nombres d'élégans qui l'avoient reprise », on ordonna de reprendre la cocarde tricolore, « on sonna le tocsin, on battit la générale. Les femmes se portèrent enn foule à l'hotel de ville où sans qu'on leur opposat aucun obstacle, elles enlevèrent des fusils et des munitions ». À plus de quatre mille, elles marchèrent sur Versailles guidées par Hulin et Maillard « qui s'étoient signalés à la prise de la Bastille ; on assure qu'il y avoit des hommes, des soldat déguisés parmi les nouvelles amazones »… À Versailles, elles se rendent d'abord à l'Assemblée Nationale, où Maillard fait un discours menaçant, réclamant du pain ; puis ces dames votent, et Mirabeau qui s'oppose à ce vote, « a même été menacé d'être lanterné »… Ensuite, une députation de douze dames « accompagnées de quelques députés, se sont rendues vers le Roi » pour parler de l'importante question de l'approvisionnement de la capitale. Le Roi donne des ordres, transmis immédiatement à l'Hôtel de Ville. Pendant ce temps, « il arrivoit des milliers de femmes à Versailles, des phalanges des faubourgs Saint-Marceau et Saint-Antoine armées de piques longues de 8 à 9 pieds. Le Régiment de Flandres, les Dragons et la Milice de Versailles ont reçu les amazones aves des battemens de main et des cris de joye », ce qui a fortement déconcerté l'aristocratie, qui pensait depuis le fameux banquet qu'ils feraient feu sur la foule ; mais le Roi refusa d'en donner l'ordre… Il ne restait pour protéger le château que 3 ou 4 compagnies de Gardes Suisses et 600 gardes du Corps (censés protéger la famille royale), et ceux-ci s'opposèrent aux femmes qui tentèrent d'envahir le château. Certaines furent blessées. C'est alors que la milice de Versailles a fait feu avec les Gardes du Corps dont 2 ou 3 furent tués : « Leur têtes ont été coupées et portées au bout d'une pique au Palais Royal. […] alors les grilles du château ont été forcées et les salles innondées par les piquiers et les amazones. Il ne paroit pas qu'on s'y soit alors porté à aucun autre excès. Cependant la terreur étoit générale, les dames mettoient leurs diamans en poche et se préparoient à la fuite. ; la salle des états étoit toujours bigarrée d'une foule de nouveaux représentans, et la séance duroit toujours »… Cependant à Paris la Milice nationale voulait aller à Versailles chasser le régiment de Flandres. M. de Lafayette s'y opposant fortement, « les Grenadiers lui ont appuyé 5 à 6 bayonnettes sur sa poitrine, le peuple lui a parlé Lanterne ». Il accepte dès que la Commune en donne l'ordre, alors « 15 mille hommes, avec une douzaine de canons, sont partis tambours battant, enseignes déployées, ayant M. de La Fayette à leur tête […]. La nouvelle de cette marche a semé l'épouvante dans Versailles ». Mais le roi a assuré qu'il recevrait Lafayette sans opposition, et celui-ci a pu parler au Roi « avec beaucoup de sensibilité et de noblesse », lui demandant que les troupes du château soient remplacés par la Garde nationale : « Cette demande a été aussitôt accordée, et les Parisiens se sont emparés de tous les postes. […] La visite de notre Commandant Général a remis beaucoup de calme dans les château, […] la famille royale n'a dû sa sureté qu'aux soins vigilans de M. de La Fayette et à la fermeté des Gardes nationnales ; on croit […] que les hordes des faubourgs se seroient, sans mesures plus sages, portées aux plus affreuses extrémités »… Quelques gardes furent cependant égorgés presque sous les fenêtres du roi. Plusieurs fois on a exhorté la Reine à prendre la fuite, mais celle-ci s'est montrée inflexible, ne voulant pas abandonner son époux. Elle a dit « avec beaucoup d'énergie, je sais le sort qui m'attend, mais je ne me séparerai jamais du Roi et de mes enfans
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