Jean-Henri VOULLAND (1751-1801) député du... - Lot 54 - Rossini

Lot 54
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Jean-Henri VOULLAND (1751-1801) député du... - Lot 54 - Rossini
Jean-Henri VOULLAND (1751-1801) député du Tiers de la sénéchaussée de Nîmes et Beaucaire aux États généraux, conventionnel (Gard), membre du Comité de Sûreté générale. 17 L.A. (une signée de son paraphe), Versailles mai-août 1789, à son oncle ; 180 pages in-4 (fentes au pli à une lettre). Remarquable correspondance politique, véritable chronique des États généraux. Nous ne pouvons donner ici qu'un rapide aperçu, illustré de quelques citations, de ces lettres longues (12 à 16 pages parfois), remplies d'une petite écriture serrée mais très lisible. La première lettre (6 mai) raconte la procession, sous un soleil ardent, « pendant plus de deux heures d'une marche très lente », puis l'ouverture des États, dans la salle des Menu, les députés étant convoqués à sept heures du matin, « apellés par baillages, et introduits par les grands maîtres de cérémonie : « rien n'étoit plus brilllant que le premier coup d'œil de cette magnifique salle ; à droite et à gauche on avoit pratiqué des tribunes divisées par des colonnes, où l'on avoit élevé des gradins sur lesquels étoient placées les personnes qui avoient obtenu des billets d'entrée […] Au fond de la salle, et sur une espèce de tribune qu'on avoit fermé, étoit placé le trone du Roy, à sa gauche étoit un fauteuil à bras, destiné pour la Reine ; le clergé étoit à droite, la Noblesse à gauche, et le tiers état en face ». Le Roi arriva à midi et demi, « tout le monde se lève en criant à tue tête, Vive le Roy, vive notre bon Roy ». Il « prononça d'une voix ferme et sonore son discours où les vrais sentimens de son cœur parvenoient exprimés avec énergie », très applaudi et acclamé. Après le discours du garde des sceaux, Necker « a parlé trois heures, ou par luy meme, ou par le ministère d'un secrétaire ». Voulland résume son discours, sur l'état financier de la France… Puis c'est la première séance : les députés se rendent dans la salle, pour apprendre que « les deux ordres privilégiés étoient enfermés chacun dans leur chambre » ; débat sur la réunion des ordres, soutenue par Malouet, Mounier et Mirabeau… La lettre suivante donne un journal détaillé des séances du 7 au 19 mai, avecnotamment les interventions de Rabaut Saint-Étienne et Le Chapelier. Une autre lettre donne le journal des séances du 26 au 30 mai, où interviennent notamment Mounier et Target ; ce dernier se rend chez les gens du clergé « pour les adjurer au nom du Dieu de paix, et au nom de l'intérêt national de se réunir aux communes pour le bien général ». Projet d'adresse au Roi par Le Chapelier ; rejet d'une motion de Mirabeau. La 5e lettre donne le journal des séances du 1er au 7 juin ; Dupont [de Nemours] est chargé du procès-verbal des conférences ; intervention de Malouet au sujet du vote par tête ; élection de Bailly comme doyen ; mort du Dauphin… Le 10 juin, « à dix heures du soir au sortir de l'assemblée », Voulland rapporte l'intervention de Sieyès et sa « sommation » aux deux autres ordres de se réunir au Tiers, et les discussions qui suivirent. Le 12, il rapporte la réponse du clergé, et celle de la noblesse, « courte et sottee ». Le 14, il annonce que six curés, dont le Sr Grégoire, sont venus s'unir à eux. La lettre du 17 relate dans le détail les débats sur la constitution de l'assemblée des Communes, avec les motions de Sieyès, Mounier et Mirabeau sur sa dénomination, pour finalement adopter celle de Legrand « de se constituer tout bonnement et sans circonlocution Assemblée nationale », adoptée dans « la joye la plus pure et la plus patriotique », et acclamée aux cris de « Vive le Roy, vive la nation, vive nos dignes représentans ». Le 18, Voulland copie le « premier arreté pris par l'assemblée nationale immédiatement après sa constitution ». Le 22 juin, les députés trouvent la salle des États fermée ; ils vont siéger dans l'église Saint-Louis ; de nombreux membres du clergé se joignent à eux. Le 23, récit de la séance royale ; le discours du Roi, d'une voix « fort affoiblie, et comme entrecoupée de sanglots qu'il tachoit d'étouffer », émeut Voulland : « j'aurois bien voulu pouvoir aplaudir, mais il avoit été décidé la veile qu'on garderoit un silence d'inquiétude ; lorsque le Roi paroitroit, un silence de respect pendant tout le temps qu'il parleroit, et un silence de dignité, qui feroit présager l'improbation, lorsqu'il auroit fini son discours ; jamais projet n'a été mieux exécuté ». Le Roi ayant ordonné aux trois ordres de se séparer, et cassé les arrêtés du Tiers, M. de Brézé a commencé à faire démonter la salle ; interventions de Camus et Rabaut Saint-Étienne (il n'est pas question de Mirabeau) ; mouvements autour des rumeurs de démission de Necker. Le 27 juin, les trois ordres se réunissent enfin ; liesse populaire ; le Roi se montree au balcon avec sa famille ; spectacle attendrissant de la Reine avec ses enfants ; illumination générale ; « le Peuple qui étoit à la porte nous a fort aplaudi et s'est mis à crier Vive les députés des communes, les Poissardes ont
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