Un Jean-Léon Gérôme énigmatique

Découverte à Coulevon (70), près de Vesoul, dans le grenier de la maison des parents du peintre Gérôme, où celui-ci avait eu un atelier. Cette maison fut par la suite vendue aux beaux parents de son élève Jules-Alexis Muenier (1863-1942) puis transmise à celui-ci par descendance.

Un certificat de Madame Emily M. Weeks sera remis à l’acquéreur.

Cette œuvre sera incluse dans le catalogue raisonné de Jean-Léon Gérôme actuellement en préparation par Madame Emily M. Weeks.

Chef de file des peintres « néo-grecs », Jean-Léon Gérôme a pour sujet de prédilection les scènes de genre, historiques, inspirées de l’antiquité, parfois imprégnées de touches d’érotisme, d’intrigue ou d’humour, mais toujours marquées par une attention au détail quasi archéologique, que l’on retrouve dans les tenues, les coiffures, les armes de ses personnages, ainsi que dans les décors qui les entourent.

Des photographies montrant le peintre dans son atelier fourmillent en effet de casques, d’armes, d’antiquités dont l’artiste s’inspire pour ses compositions.

La mystérieuse jeune femme servant de modèle à notre peinture porte un masque de théâtre grec aux ailes d’Hermès, dont le cadrage et la vue en raccourci accentue les traits. De fines nattes en camaïeux de gris, bruns et verts encadrant le visage du masque témoignent de la virtuosité du peintre, tout comme les boucles d’oreilles ornées elles aussi de masques. Son front est ceint d’une couronne de pampres de vigne et elle semble porter une tunique, qui n’est ici qu’ébauchée.

Le profil noble et presque sculptural, représentatif d’un idéal antique, la force et la gravité de son regard, évoquent la représentation d’une allégorie ou d'une muse.

Le modèle de notre Femme au masque antique est à rapprocher de celui d’une autre peinture de Jean-Léon Gérôme réalisée vers 1843 intitulée Une Italienne et répertoriée dans le catalogue raisonné de M. Gérald M. Ackerman. Le modèle est coiffé à l’identique et son front lui-aussi ceint d’une couronne de pampres de vigne. L’expression sérieuse et calme du modèle contraste avec les physionomies grimaçantes des masques.

Le format en tondo, le caractère énigmatique du sujet, les masques ornant le visage et les boucles d’oreilles du modèle, autant de similitudes que notre tableau partage avec L’Enfant au masque qui a récemment rejoint la collection du Musée d’Orsay ou encore La Bacchante du Musée des Beaux-arts de Nantes, peinte en 1854. Le thème du masque, du costume et du théâtre est fréquent dans l’œuvre de Gérôme, en adéquation avec les thèmes historiques et exotiques de sa peinture, son amour pour le décorum, la mise en scène et les costumes.

Notre Femme au masque antique rejoint donc un corpus d’œuvres inspirées par l’Antiquité que l’on peut rattacher à la production des premières années de Gérôme lorsqu’il adhère aux tendances néo-grecques de son temps.

Une restauration, menée par Clarisse Lavergne, a permis de lui redonner son éclat, grâce à un nettoyage de sa poussière et de ses salissures, un rentoilage sur son châssis d’origine, et un aplanissement des cloques de la couche picturale.

La maison de vente ROSSINI remercie vivement M. Raphael Maket et Mme Emily M. Weeks pour leurs éclairages et leurs expertises.

Pour tous renseignements, photos complémentaires et prise de rendez-vous, merci de contacter : 

Maude Laugeay
Responsable département
Tableaux et Sculptures XIXe,
maude.laugeay@rossini.fr
01 53 34 55 18

Œuvre visible au Cabinet Maket 
17 avenue de Messine
75008 Paris
01 42 25 89 33
info@maketexpert.com